Opinion Electrosuisse , Infrastructure , Mobilité

Il ne faut pas que des voitures électriques

L’infrastructure de recharge est à la traîne

27.02.2020

Au cours de l’année passée, 311'466 nouvelles voitures de tourisme ont été immatriculées en Suisse. Parmi celles-ci, 4632 hybrides rechargeables et 13'251 voitures électriques à batterie. Cela correspond à une part de marché de 5,7%, mais représente aussi une augmentation significative de 84% par rapport à 2018. Et les perspectives de croissance en 2020 semblent très prometteuses.

Mais cela ne signifie pas que le nouveau monde idéal de l’automobile est atteint. Bien que le nombre d’unités soit relativement faible par rapport au marché global, les taux de croissance actuels révèlent déjà de nouveaux problèmes: l’infrastructure de recharge est à la traîne. Si par le passé, une unique station de recharge par site suffisait comme «signe de bonne volonté», le moment est arrivé de vérifier où on en est réellement: les stations de recharge disponibles peuvent-elles répondre aux besoins? Sont-elles au bon endroit, sont-elles faciles à trouver? Les installations peuvent-elles être étendues? Les capacités des lignes d’alimentation sont-elles suffisantes? Le système de paiement fonctionne-t-il? Et pourquoi se trouvent-elles à des endroits qui ne sont pas protégés de la pluie?

Malheureusement, les expériences actuelles montrent que lorsque l’on est en route, les stations de recharge sont souvent hors service et le processus de paiement n’est pas tel qu’attendu, voire défectueux. De plus, la transparence des prix relève plus du vœu que de la réalité.

Il reste donc la recharge à la maison pendant la nuit, ou au travail. Et c’est là que se situe le prochain obstacle. Les gérances et les communes sont-elles prêtes à investir dans cette infrastructure? Les capacités des lignes d’alimentation suffisent-elles?

L’heure du jugement arrive. Si les premiers conducteurs de voitures électriques étaient des pionniers de cœur et d’esprit qui étaient également prêts à accepter certaines restrictions dans cette aventure, un nombre bien plus important de «consommateurs normaux» va dorénavant envisager l’achat d’une voiture électrique. Selon le baromètre actuel du TCS, plus de 50% des personnes interrogées pensent que leur prochaine voiture sera probablement ou très probablement électrique.

Il faudra alors que la recharge fonctionne, de manière simple et fiable – sans «si» ni «mais».

 

Auteur
Dino Graf

est président d’e-mobile et chef du département Group Communication d’Amag.

  • AMAG Group AG
    6330 Cham

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