Article Autoconsommation , Automatisation des bâtiments , Stockage d’énergie

Est-il déjà rentable d’installer une batterie?

Autoconsommation et batteries domestiques

31.07.2019

La baisse des prix des modules photovoltaïques, la rémunération unique et le droit à l’autoconsommation permettent désormais d’amortir les installations. Par contre, ces dernières injectent leur surplus de production à perte dans le réseau. Afin d’augmenter le taux d’autoconsommation du courant produit, il est notamment possible d’utiliser des batteries. Mais cette solution est-elle déjà rentable?

Le courant photovoltaïque directement consommé est devenu meilleur marché que le courant soutiré du réseau, dont le prix inclut les frais liés à l’utilisation du réseau. La différence de prix permet dès lors de financer l’installation. Le surplus de courant solaire injecté dans le réseau est cependant rétribué par le gestionnaire du réseau de distribution (GRD) en dessous du coût de revient solaire. Par contre, quand l’installation ne ­produit plus assez, le réseau fournit ­l’appoint au prix fort.

Pour augmenter la rentabilité par le biais de la consommation propre, il est possible d’activer des charges flexibles afin de synchroniser la consommation avec la production, d’élargir le cercle des consommateurs en créant une communauté de consommation propre selon la Loi sur l’énergie [1] et d’utiliser une batterie pour stocker le surplus au lieu de l’injecter dans le réseau, ce que recommandent de nombreux fournisseurs [2] et GRD [3]. En Allemagne, l’achat de batteries est encouragé par des subsides. Mais une batterie est-elle rentable du point de vue énergétique, écologique et économique en Suisse? Une simulation considère différentes situations typiques avec des chiffres basés sur des installations existantes.

Communauté de consommation propre dans un immeuble

La figure 1 montre une communauté d’autoconsommation de trois appartements avec une installation solaire. L’énergie solaire est soit consommée directement, soit injectée dans le réseau, soit stockée dans la batterie. Une partie est perdue par la charge et l’autodécharge de la batterie, une autre en écrêtant la surproduction pour ne pas surcharger le réseau. La batterie peut aussi être chargée par le réseau, en particulier pour servir d’alimentation de secours. Les flux sont mesurés par les compteurs individuels de consommation et par le compteur de communauté, qui est le seul raccordement au réseau. Dans la figure 1, la représentation du câblage est simplifiée.

La couverture correspond au rapport «production solaire divisée par la consommation». Si la totalité du toit est couverte, la couverture d’une maison unifamiliale peut facilement atteindre une valeur de 2, alors que celle d’un immeuble de plusieurs étages n’arrivera pas à 1.

L’autarcie α représente la fraction de la consommation qui n’est pas soutirée du réseau:

L’autarcie augmente avec la taille de la batterie, ce qui est l’argument de vente majeur pour les batteries. Mais elle n’atteint 100% que pour des installations séparées du réseau. Tant que l’installation est raccordée au réseau et que celui-ci peut fournir du courant, l’autarcie n’apporte aucun avantage énergétique, économique ou écologique. Elle flatte l’esprit d’indépendance, au détriment de la solidarité des usagers.

L’autoconsommation (ou taux de consommation propre) est la fraction de l’énergie solaire non injectée dans le réseau. Si la totalité du toit est couverte, l’autoconsommation d’une maison unifamiliale approche 30%, celle d’un immeuble locatif 50% et celle d’une grande surface ou d’une usine peut atteindre 100%. Si la couverture augmente, l’autoconsommation diminue.

Comme l’énergie solaire et l’énergie perdue ne sont pas directement mesurables, l’autoconsommation ε est mesurée par le compteur de communauté et par les compteurs de consommation:

Pour un prosommateur (producteur-consommateur), le courant soutiré et le courant épargné ont la même valeur. Le cas particulier des communautés de locataires prévu par l’Ordonnance sur l’énergie [4] n’est pas considéré ici, mais ceci ne change rien aux conclusions. Le tarif de nuit et la taxe de raccordement ne sont pas non plus pris en compte.

Le revenu dépend des tarifs du GRD, soit Tachat pour le courant soutiré et Tvente pour le courant injecté:

Les GRD suisses offrent en moyenne une rétribution de 0,08 CHF/kWh, allant jusqu’à 0,13 CHF/kWh [5], dont il faut déduire les impôts dans une communauté. Le tarif d’achat inclut les redevances. Dans les estimations qui suivent, les tarifs employés sont:

  • Tachat = 0,20 CHF/kWh (tendance en hausse);
  • Tvente = 0,05 CHF/kWh (tendance en légère hausse).

 

Les coûts du courant solaire sont indépendants de la production et se partagent en coûts de base (projet, démarches, échafaudage, taxe de raccordement, etc.) et en coûts proportionnels à la puissance installée (modules, montage, électronique, entretien). Actuellement, le coût de base représente 40% de l’ensemble des coûts et cette proportion augmente en raison de la diminution du prix des modules.

Dans les estimations suivantes, en tenant compte de la rétribution unique pour les petites installations photovoltaïques (PRU) et de la déduction fiscale initiale, les coûts de base sont estimés à 10'000 CHF et les coûts proportionnels à 1,5 CHF/W. Les coûts annuels sont calculés sur une durée de vie de 25 ans, en considérant défaillances et réparations. Le coût annuel du courant solaire est donc de 0,06 CHF/W (proportionnel) + 400 CHF (base).

Les fournisseurs indiquent souvent un coût de revient de l’installation, par exemple 0,10 CHF/kWh: ceci est valable pour une puissance donnée. Par exemple, pour une puissance de 10 kW, le coût de revient solaire équivaut, avec les chiffres mentionnés plus haut, à 0,08 CHF/kWh, auxquels il faut ajouter les frais d’entretien évalués par l’OFEN à 0,03 CHF/kWh.

Les coûts d’ensemble de la batterie (avec chargeur, transport et montage) sont estimés à 800 CHF/kWh ce qui donne pour une durée de vie de 10 ans, 80 CHF/kWh/an. Certains annoncent des durées de vie de 20 ans et de 10'000 cycles, mais avec des coûts supérieurs, ce qui revient au même. Les batteries proposées [3] représentent plus de 20% du coût de l’installation, autant que la PRU.

Stratégies de charge

La stratégie de charge la plus intéressante pour l’autoconsommation est celle de la batterie «avide» qui absorbe le surplus disponible. D’autres stratégies existent, en particulier la batterie qui évite l’écrêtage, l’emprunt de la batterie de voiture électrique, la batterie pour stabiliser le réseau ou la batterie comme alimentation de secours, mais ces cas ne sont pas détaillés ici (voir l’annexe à télécharger en fin d'article).

Une batterie «avide» se charge dès que la production solaire dépasse la consommation, et ce, jusqu’à être pleine; après cela, le surplus est injecté dans le réseau (si celui-ci l’accepte); le soir, quand la consommation dépasse la production solaire, la batterie fournit l’entière consommation, et ce, jusqu’à ce qu’elle soit vide; ensuite, la consommation est soutirée du réseau.

La figure 2 montre les flux lors de deux jours idéaux sans nuages à l’équinoxe, avec une production solaire égale à la consommation (24 kWh), donc une couverture de 1. Les calculs sont basés sur la puissance moyenne consommée sur l’année, arbitrairement fixée à 1 kW (donc trois fois celle du ménage typique suisse de 4 pièces avec cuisinière électrique).

La production solaire (surface sous la courbe «solaire» de la figure 2) se divise entre consommation directe (surface brune), surplus (jaune) et énergie stockée (orange). Le surplus est injecté dans le réseau (surface verte), tant que le réseau l’accepte. La limite d’écrêtage est fixée ici à 2 kW, en dessous de la limite imposée par les fusibles et des 70% préconisés [7].

Les deux jours de la figure 2 représentent le meilleur des cas. La figure 3 montre la charge et les puissances pour la même consommation sur l’année, d’été à été. Comme la production solaire est en moyenne sur l’année équivalente à la moitié de celle du jour du solstice, il a fallu doubler la puissance de crête solaire (8 kW) pour garder une couverture de 1.

Taille de la batterie

Le contenu d’une batterie a peu de valeur. Une batterie de 1 kWh ne contient que pour 0,20 CHF d’électricité. Si cette batterie a coûté 400 CHF, elle doit se décharger 2000 fois durant sa vie utile, en supposant que la production de l’électricité stockée ne coûte rien.

Une batterie s’amortit quand elle se décharge (surface marron «déchargée» sur la figure 2). Idéalement, la batterie devrait se décharger chaque jour et être à même de fournir de l’énergie jusqu’à ce que le tarif de nuit s’applique.

La taille de la batterie est définie par le temps pendant lequel elle peut fournir la consommation moyenne. La batterie de la figure 2 a une capacité de «4 heures» (4 kWh). La batterie de «4 heures» est un optimum entre une batterie trop petite, qui se décharge pratiquement chaque jour mais n’absorbe que peu de surplus, et une batterie trop grande, qui reste chargée en été et n’arrive pas à se charger en hiver.

Une batterie ne réduit pas la dépendance au réseau, car la puissance de pointe que le réseau doit fournir reste inchangée (jour de neige). Elle ne réduit pas les crêtes d’injection dans le réseau, étant donné qu’elle est souvent déjà pleine à midi. Une batterie n’apporte rien non plus du point de vue énergétique. Au contraire, elle perd près de 20% de l’énergie stockée. Finalement, du point de vue du climat, la fabrication de la batterie de 4 kWh a émis quelque 600 kg de CO2. Cela correspond à la production de 1000 kWh avec une turbine à gaz. Comme la batterie n’économise pas d’énergie (elle en dissipe), elle pénalise l’empreinte écologique de l’installation.

Revenus et coûts

La figure 4 indique le revenu et le coût d’une installation solaire en fonction de la couverture pour plusieurs tailles de batterie. Les valeurs sont uniquement représentatives, mais doivent être calculées au cas par cas. Deux valeurs de coûts proportionnels à la puissance sont considérées; 0,06 CHF/kWh (aujourd’hui) et 0,04 CHF/kWh (demain).

La figure 4 montre que quelle que soit la taille de la batterie et les coûts variables, l’installation n’est rentable qu’à partir d’une couverture de 0,2. La limite imposée par la loi de 10% de la puissance de raccordement prévient donc les installations trop petites et non rentables.

Sans batterie (0 h) et avec des coûts variables de 0,06 CHF/kWh, l’installation n’est rentable que jusqu’à une couverture de 1,8. Cet effet nuit à la Stratégie énergétique 2050, car les propriétaires économes se contentent d’une petite surface de modules. La bonne nouvelle: quand les coûts proportionnels du solaire descendront (de 0,06 CHF/kWh à 0,04 CHF/kWh), soit en dessous du tarif de rétribution d’injection (0,05 CHF/kWh), toute augmentation de la puissance installée sera rentable sans limite et ceci, indépendamment de la taille de la batterie.

Une batterie de 4 h (courbe orange) permet de faire croître le revenu car l’autoconsommation augmente, mais la droite des coûts est décalée de 320 CHF/an (4 x 80 CHF) vers le haut et dépasse ainsi le revenu additionnel. L’installation ne sera donc pas rentable avec des coûts de 0,06 CHF/kWh, mais le sera avec 0,04 CHF/kWh à partir d’une couverture de 0,6.

Il ne sert à rien d’augmenter la taille de la batterie: le gain en autoconsommation plafonne pour des batteries de plus de 8 h. En effet, le revenu additionnel est proportionnel à la quantité d’électricité que la batterie restitue divisé par la taille de batterie.

Pour rentabiliser aujourd’hui une batterie de 4 h, il faudrait que son prix total descende à 50 CHF/kWh/an. On en est encore loin aujourd’hui pour des batteries neuves, mais on pourrait y arriver en récupérant des batteries mises au rebut prématurément ou en offrant une seconde vie aux batteries automobiles.

Les batteries de grande taille anticipées dans la référence [9] sont spéculatives. Quand le marché sera ouvert et que la production solaire concurrencera les centrales hydrauliques, on peut s’attendre à l’introduction d’une taxe de puissance de raccordement ou d’un tarif ajusté au prix instantané du courant, ce qui changera la donne au détriment de l’énergie solaire.

En quelques mots

Une batterie coûte cher, dissipe de l’énergie, diminue la fiabilité et pollue.

Une batterie peut néanmoins servir à de multiples usages (voir l’annexe à télécharger ci-dessous). Voici, en quelques mots, les conclusions quant à la pertinence de l’utilisation d’une batterie pour ces applications:

  • Une batterie pour augmenter l’autoconsommation et l’autarcie d’une installation solaire ne sera rentable que quand son prix d’ensemble et les coûts proportionnels auront fortement baissé, et ce, en supposant que les GRD n’augmentent pas les rétributions et n’introduisent pas de taxe liée à la puissance.
  • Une batterie destinée à l’alimentation de secours se justifie pour des applications critiques, peu nombreuses en Suisse du fait de la stabilité de notre réseau. Ce rôle est cependant indépendant d’une installation solaire et ne permet pas d’augmenter en même temps la consommation propre.
  • Une batterie pour stabiliser un réseau faible peut être appropriée dans certains cas [10], mais cet usage est indépendant d’une installation solaire. Nos voisins allemands subventionnent les batteries [11], car ils n’ont que peu de production électrique modulable. En Suisse, la batterie stabilisatrice ne peut pas concurrencer les centrales hydrauliques: elle est une solution à un problème étranger.
  • Une batterie pour éviter l’écrêtage ne se justifie pas. [7]
  • Une batterie de véhicule pour alimenter la communauté n’a aucune raison d’être. Il vaut mieux installer des batteries stationnaires que transporter des batteries surdimensionnées sur les routes.
  • Une batterie pour le stockage saisonnier ne fait de sens ni économiquement ni techniquement: l’autarcie offerte est illusoire et peu solidaire.

 

Les propriétaires ont donc tout intérêt à couvrir de modules toute la surface de toit disponible et à exploiter entièrement les 30 kVA autorisés par la loi. Ils augmenteront la rentabilité avec des charges pilotables (chauffe-eau, congélateur, stockage thermique, pompes à chaleur, voiture électrique, etc.) et en étendant la communauté de consommation au voisinage ou, peut-être un jour, au réseau basse tension tout entier [12].

Références

[1] Loi sur l’énergie (730.0), OFEN, Berne, 2016.
[2] Installations PV avec batteries, Swissolar, Brochure n° 13, 2016. swissolar.ch
[3] CKW Solarspeicherrechner. solarspeicherrechner.ckw.ch
[4] Ordonnance sur l’énergie (730.01), OFEN, Berne, 2019.
[5] VESE, carte des rétributions. vese.ch/pvtarif
[6] BDEW Lastprofile. bdew.de/energie/standardlastprofile-strom
[7] André Kübler et al, «Anschlusskappung von Photovoltaikanlagen», Bulletin SEV/VSE 5/2019, pp. 44-48.
[8] MétéoSuisse IDAweb, 2018.
[9] Nadine Mounir, «Développement futur de l’autoconsommation et stockage en fonction des tarifications réseau», Conférence PV Update: Mise en œuvre de la Stratégie énergétique 2050, nouveautés stockage et réseaux électriques, Yverdon-Les-Bains, 16 novembre 2017.
[10] Gerhard Emch, «Mit Photovoltaik-Fassade Eigenverbrauch optimiert», Bulletin SEV/VSE 12/2018, pp. 25-29.
[11] Speicherförderung Sachsen. solarwatt.de/stromspeicher/foerderung
[12] Roland Notter, «Autarke Versorgung: (Wann) lohnt sich das?», Bulletin SEV/VSE 5/2019, pp. 50-54.

 

Auteur
Prof. Dr. Hubert Kirrmann

était membre du CES/TK 57 – Automation des réseaux et technique de communication.

  • Solutil
    5405 Baden

Commentaire

Lucien Keller,

Merci pour cet article qui confirme ce que j'ai constaté chez moi et qui m'a conduit à débrancher la batterie:
- une consommation propre de l'ordre de 1 kWh/jour, pour un une charge/décharge les beaux jours de moins de 2 kWh/j, donc en moyenne sur l'année sans doute de l'ordre de 1 kWh/j!
Meilleures salutations
L. Keller

René Feinen,

Bonjour,
J'ai une installation solaire qui produit, au mieux, 12,6kWh. Je souhaite mettre une batterie pour les raisons suivantes:
- indépendence du réseau pour les électroménager en particulier
- augmenter l'auto-cosommation
- ayant une Tesla, pour compenser la baisse de charge lors d'un passage de nuage.

Avec une batterie VARTA de 6kWH, est-ce intéressant?
A quoi dois-je faire attention?

Cordialement

Hubert Kirrmann,

Tant que la maison est raccordée au réseau, ce n'est pas intéressant, ni pour le climat, ni pour la production d'électricité, ni pour le porte-monnaie.
La seule application valable est la protection contre les coupures de réseau, qui sont heureusement rares en Suisse.
Il faut veiller à découpler la production solaire de la charge de la voiture électrique.

Pierre Thai,

J'ai une installation photovoltaïque de 78,1 m2 (48 panneaux) pour une puissance crête de l’installation de 14,40 kWc. Production annuelle moyenne escomptée de 15'500 kWh.
La surface d'habitation est de 150 m2. Mon chauffage est de type électrique direct (câble chauffant & radiateurs)! Mon nouveau chauffe-eau est de type thermodynamique (pompe à chaleur air-air) et est réglé pour fonctionner uniquement la journée.
Je vais acquérir une voiture électrique au mois d'août 2021 avec une batterie d'environ 80 kWh. Je roule environ 600 à 750 km/semaine!
Dans ma situation, avant de demander des offres à différentes sociétés spécialisées, pensez-vous que la mise en place de batterie(s) serait judicieux?

Hubert Kirrmann,

Non. Bonne idée la voiture électrique! Vos 14,40 kW produisent un surplus, car la consommation de 150 m2 de surface habitable ne devrait pas dépasser 5 MWh/an. Votre voiture consommera à peu près 5 MWh/an. Il est donc judicieux (et bon marché) de la recharger quand le soleil brille. Une recharge par le réseau permet de rouler 100 km pour 3 CHF, donc vous coûte 1000 CHF/an. Une batterie stationnaire n'apporte rien, car son prix est supérieur par kWh à la batterie de la voiture, elle consomme du courant et émet du CO2.
Pour rembourser une batterie de 40 kWh il vous faudrait plus de 20 ans: une batterie ne vit pas si longtemps. Donc: considérez la voiture électrique comme une autre charge domestique (triphasée), rechargez la voiture de préférence quand le soleil brille (regardez la météo). Et surtout: dimensionnez comme s'il n'y avait pas d'installation photovoltaïque, car c'est en hiver et par mauvais temps qu'on a le plus besoin de la voiture. Et puis, laissez les voisins profiter de votre excédent de courant. Finalement, le chauffage électrique direct n'est pas efficace, pensez à une pompe à chaleur pour la prochaine rénovation.

Vaucher Didier,

Bonsoir,

J'habite près de Romont. Je vais mettre 31 panneaux solaires photovoltaïques, puissance nominale 11,160 kWc, mais je ne sais pas si cela vaut la peine de mettre une batterie ou pas pour une villa. On est là la journée, donc on consomme de l'électricité la journée. Merci pour votre réponse. Salutations

Rob Lut,

Bonjour,
Je considère installer des panneaux photovoltaïques sur mon toit cette année, et je possède une Tesla que je charge avec une borne Tesla. L'idée est bien sûr de profiter un max de l'énergie solaire pour charger la voiture. Ma question: est-il possible d'utiliser l'énergie stockée dans la voiture pendant la journée pour alimenter les besoins du ménage en électricité le soir? Est-ce que c'est autorisé? Est-ce que la borne permet le flux d'énergie dans les 2 sens? Et finalement, est-ce que c'est rentable? Merci de votre retour avisé. RL

Hubert Kirrmann,

Un accumulateur de voiture comme celui d'une Tesla est une bonne méthode pour optimiser la consommation propre. Il suffit pour cela de charger la voiture quand le soleil brille et de cesser de la charger quand il ne brille pas. Pour cela, il serait intéressant que le compteur général intelligent indique en temps réel combien la maison produit ou consomme.

La stratégie optimale demande une intelligence qui dépasse celle d'une simple borne de chargement, car elle dépend de l'usage que vous pensez faire de votre voiture le jour suivant, de vos autres charges (chauffe-eau, machine à laver) et des prévisions météo, sans compter la consommation des voisins. Même si certains veulent appliquer ici l'intelligence artificielle, la décision finale sera celle du conducteur.

Il n'est pas utile de coupler une borne de chargement avec une installation solaire. La voiture doit pouvoir être chargée à partir du réseau à n'importe quel moment et l'installation solaire est la plupart du temps incapable de livrer la puissance nécessaire au chargement de la batterie. Un rapide calcul: pour une voiture économe qui consomme 4 MWh par an, il faut en principe 20 m2 de modules photovoltaïques pour livrer cette énergie, en assumant que le courant solaire soit donné en priorité à la voiture. Mais 50% du courant proviendra quand même du réseau, car quand l'installation solaire ne produit pas assez, le réseau doit fournir le complément, et quand elle produit trop, une fois la voiture chargée, le trop-plein solaire va être injecté dans le réseau.

Même avec 20 m2, la puissance de crête est seulement de 4 kW et ceci pendant seulement quelques minutes, donc le courant solaire ne suffit de loin pas pour une borne de 10 kW, et il faudrait une batterie tampon (ou deux batteries par auto), mais celles-ci seront souvent vides en hiver. Cela n'a aucun intérêt économique, le réseau est meilleur marché.

Oui, il est permis d'utiliser une batterie dans une installation de consommation propre, donc aussi une batterie de voiture. Certaines bornes permettent l'alimentation de la maison par la voiture. L'intérêt économique est très incertain, il s'agit plutôt d'un hobby. Je conseille donc d'éviter de coûteux couplages photovoltaïque-borne-batterie et d'allouer l'argent à la maximisation de la surface photovoltaïque.

Serge Debons,

Bonjour,
J'ai une installation photovoltaïque de 35 panneaux de 350kw pour une puissance crête de l’installation de 12.95 kWc. Production annuelle moyenne escomptée de 13'000 kWh.
La surface d'habitation est de 150 m2. Mon chauffage est de type électrique direct ou accumulation (câble chauffant & radiateurs)! Mon nouveau chauffe-eau est de type thermodynamique (pompe à chaleur air-air)
Lorsque mon chauffage au sol fonctionne, sur une nuit par ex. il consomme de 3h00 à 6h30 6kwh qu'il prend sur le réseau. Afin d'utiliser le surplus du photovoltaïque, l'utilisation d'un batterie serait-elle judicieuse?
J'ai aussi des radiateurs convecteurs de 1999 et j'envisage de les remplacer par des radiateurs à inertie pierre de lave, moins gourmand en électricité mais plus efficients. Coût estimé: entre 6000 et 9500 frs.Et ainsi ne plus utiliser le chauffage au sol.
Merci de votre retour et meilleures salutations.
SD

Cynthia Hengsberger,

Cher Monsieur,

Lorsqu'un commentaire est publié à la fin d'un article, nous le transmettons à l'auteur de l'article pour qu'il puisse en prendre connaissance et, le cas échéant, répondre aux éventuelles questions.

Dans le cas de votre commentaire, cela ne sera pas possible. Nous sommes au regret de vous annoncer que Monsieur Kirrmann est décédé cet été.

En vous remerciant pour votre compréhension et avec mes meilleures salutations,

Cynthia Hengsberger, rédactrice Electrosuisse du Bulletin

Dario Santandrea,

Cher Monsieur Debons,

Je me permets de répondre à la question que vous avez posée et qui représente un bon cas d’étude.

L’utilisation du chauffage électrique est à priori une forme de technologie désormais obsolète, gourmande en énergie et donc de plus en plus interdite dans les cantons romands.
Au lieu de continuer à utiliser une telle technologie, pourquoi ne pas passer à une PAC air/eau, ou mieux à géothermie avec la création d’un réseau de distribution à basse température?
Avec un système de régulation optimisé sur la disponibilité du solaire photovoltaïque, vous pourrez bien consommer votre production solaire.
Bien évidemment, il y a toute une série de mesures à prendre en considération pour que la production solaire soit maximisée et soit autoconsommée le plus possible sur place, par vous-même. La batterie pourrait faire l’objet d’une réflexion secondaire, pour éviter la redondance.
Différents cantons romands aident les propriétaires dans leur transition, notamment le Programme Bâtiment: M06, M05 pour PAC et système de distribution, entre autres. On parle de montants de plus de 10’000.- CHF.

Si vous souhaitez en savoir davantage, vous pouvez me contacter directement par e-mail à l'adresse dario.santandrea@energie-expert.ch.

Avec mes meilleures salutations,

Dario Santandrea

Müller André,

Bonsoir,
Nous venons de mettre en fonctionnement notre installation solaire (11kW), la question de la batterie s'est posée... Je suis aussi sur le point de remplacer mon véhicule diesel par une voiture électrique. Ma question... il existe des possibilités d'utiliser l'électricité de la batterie du véhicule dans les périodes creuses de production (chargeur bidirectionnel avec un véhicule capable de faire l'exercice.) Une façon de garder une cohérence d'un système global. Votre avis? Avez-vous de l'expérience dans ce domaine? Des conseils?
A Müller

Claudio Pfister,

Cher Monsieur Müller,

Nous vous remercions pour ces questions.

Économiquement parlant, utiliser l'énergie stockée dans les voitures électriques via une station de recharge bidirectionnelle pour approvisionner sa maison avec son propre surplus de production photovoltaïque n'est pas aujourd'hui une solution viable, car encore trop chère. Peu de véhicules électriques sont compatibles avec la recharge bidirectionnelle et très peu de stations de recharge bidirectionnelles sont actuellement disponibles sur le marché suisse, ce qui explique aussi leur prix. La situation devrait toutefois évoluer positivement ces prochaines années.

Voici tout de même quelques liens (cliquer sur les textes en gras) vers les produits disponibles actuellement en Suisse pour réaliser une recharge bidirectionnelle PV/véhicule électrique (VE)/maison (technologie Vehicle-to-home, V2H) - il n'y a aucune garantie que cette liste soit exhaustive, mais elle ne devrait pas en être loin:

Honda-e: véhicule électrique compatible avec la recharge bidirectionnelle avec une prise CCS (prise DC EU/CH) avec batterie de 35,5 kWh, à partir de CHF 43'600.

Nissan Leaf: véhicule électrique compatible avec la recharge bidirectionnelle avec une prise CHAdeMO (prise DC Japon) avec batterie de 39/59 kWh, à partir de CHF 31'990/39'940.

Nissan e-NV-200: véhicule électrique compatible avec la recharge bidirectionnelle avec une prise CHAdeMO (prise DC Japon) avec batterie de 40 kWh (disponible uniquement comme véhicule d'occasion)

Mitsubishi iMiev: véhicule électrique compatible avec la recharge bidirectionnelle avec une prise CHAdeMO (prise DC Japon) avec batterie de 16 kWh (disponible uniquement comme véhicule d'occasion)

Sun2Wheel: Station de recharge bidirectionnelle avec prise CCS et/ou CHAdeMO avec une puissance de recharge/décharge de 10 kW, à partir de CHF 12'995.

Solarmanager: système de gestion pour gérer l'ensemble PV/VE/maison, à partir de CHF 799.

Encore à titre d'information, Electrosuisse organise les E-Mobile Online Forums, une série d'événements en ligne gratuits pour ses membres qui traite justement de ce genre de questions (en version bilingue DE/FR depuis mai 2023). Vous trouverez ici une présentation d'un expert consacrée à la recharge bidirectionnelle (année 2022, donc encore uniquement en allemand).

En espérant avoir ainsi pu répondre à vos questions,

Claudio Pfister, responsable e-mobile, Electrosuisse

Quelle est la somme de 3 et 7 ?