Opinion AES , Hardware , Smart grid

Utiliser correctement ce qui est disponible

25.04.2017

Les concepts « smart grid » et « smart meter » sont sur toutes les lèvres. Souvent, ils sont utilisés dans le contexte de l’efficacité énergétique et de l’injection décentralisée d’énergie. La prochaine fois que quelqu’un vous dira que l’efficacité énergétique augmente lorsqu’on ajoute des technologies de communication, insistez donc pour savoir comment cela fonctionne exactement. Et comment la fiabilité de l’exploitation du réseau peut être améliorée grâce à l’ajout de technologies de communication lorsqu’il y a injection décentralisée. Les réponses que vous obtiendrez ne manqueront pas de vous intéresser. Et vous constaterez que nombre d’entre elles se fondent sur l’hypothèse d’un réseau réglé de manière centralisée, quelque part.

Voilà qui est intéressant. On parle partout d’intelligence qui doit être ajoutée de façon décentralisée, mais personne n’évoque la régulation décentralisée du réseau. En effet, si vous entendez améliorer l’efficacité, vous devez minimiser les pertes de transport. Mais cela n’est possible que si vous utilisez le courant électrique là où il est produit – et au moment où il est produit. Pour les énergies renouvelables, cela signifie que la consommation doit avoir lieu lorsque de l’énergie est produite – c’est-à-dire lorsque c’est le cas. Si vous y parvenez en utilisant l’intelligence décentralisée, désormais présente partout, vous apportez alors une contribution importante à la stabilité du réseau car vous déchargez celui-ci. D’ailleurs, cela n’aurait aucun impact sur la puissance disponible car, dans certaines circonstances, ce besoin est même en hausse avec l’injection décentralisée. Et vous auriez en plus résolu élégamment un autre problème : sans commande centralisée du réseau, la vulnérabilité de ce dernier à la cybercriminalité serait nettement moindre.

Peut-être les pays en développement d’aujourd’hui nous dépasseront-ils un jour technologiquement pour ce qui est de l’approvisionnement en électricité – qui sait ? Il y a quelques années, je suis allé en Tanzanie. Là-bas, tout le monde possède un téléphone portable… et paie avec ! Les téléphones fixes sont pour ainsi dire inexistants, les bancomats en état de marche sont une rareté et dénicher un réseau électrique relève du défi à de nombreux endroits. Malgré tout, il semble que tous aient trouvé une possibilité de recharger la batterie de leur mobile.

Pourquoi donc ne réfléchissons-nous pas à des topologies de régulation décentralisée du réseau, pour une fois ? Serait-ce tellement fou ?

Auteur
Christoph Schaub

était Responsable Marketing & ventes de l'AES à partir de 2013 jusqu'en novembre 2017.

  • AES, 5000 Aarau

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