Article Personnel

Se protéger d’un danger invisible

Rayonnement UV

25.04.2022

Les personnes qui travaillent régulièrement en plein air présentent un risque accru de développer un cancer cutané non mélanome. Les parties de la tête exposées au soleil sont particulièrement à risque. Quelques mesures simples mais efficaces permettent de se protéger contre ce danger invisible.

Les personnes travaillant à l’extérieur, qu’elles soient installateurs-électriciens, électriciennes de réseau ou encore monteurs de lignes aériennes, sont deux à trois fois plus exposées aux rayons UV sur une année que les personnes travaillant dans un bureau, même en incluant les vacances et les loisirs. En comparaison internationale, la Suisse affiche l’un des taux les plus élevés de cas de cancer de la peau. La Suva estime qu’en Suisse, environ un millier de personnes par an développe un cancer cutané non mélanome d’origine professionnelle.

Le mythe du bronzage sain

Employeurs et travailleurs savent combien il est essentiel de se protéger du soleil. Mais certaines idées reçues ont la peau dure: ainsi, travailler en plein air ne serait pas dangereux, car le bronzage serait sain. Or, ce dernier est une réaction de défense face aux rayons UV.

Il est tout aussi faux de croire qu’une protection solaire est superflue par temps couvert ou en cas de bise: en réalité, le rayonnement UV peut croître de 15% quand le ciel est légèrement nuageux, car les rayons se réfléchissent. Et même si le ciel est très chargé, jusqu’à 80% des rayons UV peuvent parvenir jusqu’au sol, et 50% à l’ombre.

Ensemble contre le cancer de la peau

Se protéger efficacement contre les rayons UV est indispensable quand on s’adonne à des activités en plein air, quelle que soit la saison, mais surtout d’avril à septembre. Cela vaut en particulier pendant le temps de travail, quand les travailleuses et travailleurs ainsi que les employeurs sont tenus de prendre des mesures de protection. Ces derniers doivent proposer une protection solaire efficace et adaptée à la saison et aux conditions météorologiques, s’assurer de sa bonne utilisation, mais aussi former leur personnel à la protection contre les rayons UV et le sensibiliser aux dangers. Les travailleuses et travailleurs, quant à eux, sont tenus de mettre en œuvre les mesures de prévention, l’objectif étant d’éviter durablement de nombreuses souffrances et des dépenses liées aux soins et aux pertes de travail.

Cinq conseils pour bien se protéger

  • Idéalement, travailler à l’ombre ou dans un lieu abrité (par un parasol ou un vélum).
  • Couvrir autant que possible sa peau avec des vêtements (longs).
  • D’avril à septembre, appliquer généreusement de la crème solaire (indice 30 au minimum) sur les parties du corps non couvertes, sans oublier les lèvres!
  • Éviter de travailler au soleil entre 11h et 15h, car c’est là que les deux tiers des rayons UV quotidiens atteignent le sol (par exemple, adapter les horaires de travail).
  • C’est en juin et juillet que le rayonnement UV est le plus dangereux. Particulièrement exposés au risque de cancer de la peau, le nez, les oreilles, le front, la nuque, le cou et le cuir chevelu doivent être protégés par un couvre-chef ou un casque avec visière frontale et protège-nuque, même par temps partiellement couvert.
Auteur
Adrian Vonlanthen

est porte-parole au sein de la Suva.

  • Suva, 6004 Lucerne

S’engager à protéger la santé

Afin d’aider les entreprises et les employeurs à mettre en œuvre les mesures de protection, la Suva a développé le module de prévention «Soleil: protection contre les UV» qui peut être organisé en toute autonomie par l’entreprise ou avec une ou un spécialiste de la Suva. La dernière variante inclut une caméra UV qui permet de visualiser les zones du visage particulièrement exposées au soleil et de faire apparaître les modifications pigmentaires de la peau que les rayons UV ont déjà causées. En outre, dans le cadre d’un projet pilote, un nouvel examen préventif en médecine du travail est à l’étude dans le but d’améliorer le dépistage précoce des cancers cutanés non mélanomes. Le programme d’examens proprement dit sera ensuite graduellement élargi à différentes branches dans toute la Suisse.

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