Interview Organisation d'entreprise , Personnel

Savoir transmettre

Formation de la relève

27.03.2019

Jean-Paul Venditti a repris le poste de directeur du centre de formation romand de la Cifer (Communauté d’Intérêts pour la Formation des Électriciens de Réseau) en octobre 2018, alors que l’entité célébrait ses dix ans d’existence. Très motivée, l’équipe en place vise à répondre aux besoins d’aujourd’hui et à se préparer pour ceux de demain.

Bulletin: Jean-Paul Venditti, vous avez un diplôme fédéral d’Économiste d’entreprise. Qu’est-ce qui vous amène dans le domaine de la formation et dans la branche électrique?

Jean-Paul Venditti: La formation d’adultes ou de jeunes est au cœur de mon activité professionnelle depuis des années. La transmission et le partage sont des valeurs importantes à mes yeux. Après mon postgrade en ingénierie des systèmes humains, j’ai exercé le métier d’exécutive coach pendant 12 ans. La collaboration avec des entreprises de la branche m’a amené à ce poste. Le domaine de l’énergie a une haute valeur stratégique dans la société actuelle et sa complexité me plaît.

Quel est le rôle de la Cifer?

La mission principale de la Cifer est la formation de tout le cursus d’électricien/ne de réseau depuis les cours interentreprises en passant par le brevet, la maîtrise et la formation continue. La promotion du métier y joue également un rôle important, en fonction des besoins des entreprises partenaires.

Combien d’apprenti/es suivent les cours de la Cifer en ce moment?

Actuellement, 123 apprentis de toute la Suisse romande suivent les cours interentreprises de la Cifer. Ces dernières années, la moyenne se situait entre 130 et 140 apprenti/es.

Est-ce facile de dénicher des futurs apprenti/es? Quelles sont les difficultés?

Il est difficile de recruter des futurs apprentis dans certaines régions. Le métier d’électricien/ne de réseau est peu connu. Nous devons développer la promotion de ce métier et créer des synergies pour rendre le métier plus visible. Ensuite, il faut garder les diplômés dans le métier. Une grosse proportion d’entre eux change d’orientation une fois leur CFC en poche. Pour finir, même si nous avons l’avantage de pouvoir compter sur 70 miliciens monteurs diplômés qui sont dépositaires de ce savoir dans les entreprises partenaires, il faut également parvenir à les «fidéliser» pour assurer la transmission du savoir aux générations futures.

Quelle est l’évolution de la demande en électricien/nes de réseau ces dernières années en Suisse romande?

Nous constatons que la pyramide des âges de l’électricien de réseau s’est tassée vers le haut. Dans quelques années, ce sera encore plus difficile de remplacer les départs à la retraite. Ceux qui partiront ces prochaines années vont laisser un grand vide dans les effectifs et également en matière de connaissances. Il n’y a pas de chômage dans cette profession.

Quels sont les objectifs de la Cifer à moyen terme?

Nos priorités sont de renforcer l’équipe interne en y intégrant un électricien de réseau maîtrisé, de mettre en avant des processus marketing plus pointus et de développer la digitalisation. Nous voulons également mettre en place des nouvelles formations continues pour pouvoir former à tous les niveaux de l’entreprise. La robustesse de la Cifer aujourd’hui, ainsi que la formidable équipe en place, nous permettent d’envisager l’avenir avec sérénité et de porter notre/votre centre de formation sur les fonts baptismaux pour lui donner encore plus de visibilité.

Auteure
Céline Reymond

était porte parole et rédactrice AES entre le 1er janvier 2013 et le 31 janvier 2020.

  • AES, 5000 Aarau
Biographie

Jean-Paul Venditti est titulaire d’un diplôme fédéral d’Économiste d’entreprise dans les Arts et Métiers et d’un Master of Advanced Studies en Human Systems Engineering, formation s’adressant aux acteurs qui sont amenés à initier, accompagner ou piloter des changements au sein d’organisations complexes. Il a travaillé pendant de nombreuses années avec des entreprises de la branche.

www.cifer.ch

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