Plus complexe qu’un gros titre
Une opinion sur les énergies renouvelables
Greta Thunberg traverse l’Atlantique, la Chine flatte le fabricant automobile Tesla, une nouvelle superbatterie fait fureur sur Internet…: les thèmes du «climat», des «énergies renouvelables» et de la «décarbonisation» font plus que jamais les gros titres. Mais au-delà de ces accroches, dès qu’il s’agit de concrétiser des mesures, les choses se compliquent. Toute l’Europe est actuellement confrontée au grand défi de décarboniser son paysage énergétique. «Du solaire à la place du courant sale» pourrait alors figurer à la une. Des capacités fossiles sont mises hors service, des technologies telles que le photovoltaïque les remplacent au pied levé. Mais la production ne constitue pas le seul souci: la disponibilité des capacités de stockage, la gestion du stockage, le transfert saisonnier ainsi que la teneur en CO2 des sources de courant renouvelables sont des défis centraux.
La décarbonisation s’effectue via l’électrification et l’amélioration de l’efficacité. Le courant électrique est alors la réponse si nous voulons remplacer petit à petit les applications fossiles. Dans ce processus, nous devons arrêter de nous mettre des œillères. Il n’y a pas de bonnes ni de mauvaises énergies renouvelables, il n’y a qu’une combinaison des deux et un rapprochement progressif des réseaux énergétiques. En fin de compte, c’est la quantité d’équivalent CO2 économisée grâce à l’énergie renouvelable qui compte. Et nous ferions bien de procéder à une large diversification lors du développement de ces énergies. Dans le cas de l’hydraulique, le rehaussement des barrages permet de générer encore des capacités supplémentaires. Le potentiel du photovoltaïque est très gros, en particulier sur les façades, pour l’hiver. L’apport de l’éolien serait souhaitable, mais l’acceptation par la population fait défaut. Et, en Suisse, la géothermie se trouve encore en phase expérimentale.
Une chose est sûre: nous devrions réussir à décarboniser grâce à une forte production propre renouvelable. Au bout du compte, nous voulons garantir la sécurité d’approvisionnement à long terme avec des énergies renouvelables. Pour nous et pour le climat. Car personne n’a envie de lire un gros titre tel que «Importations record de courant sale en Suisse».
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