Opinion Mobilité

Où l’avenir nous mènera-t-il?

L'avenir de la mobilité

05.03.2021
Bulletin: Selon vous, à quoi doit ressembler la mobilité pour être durable?

Dino Graf: La mobilité durable doit couvrir les besoins de différents groupes cibles – ceux des utilisateurs, ceux des personnes concernées et ceux de l’environnement – tout en faisant attention aux ressources disponibles. Pour ce faire, elle peut se décliner sous différentes formes: le vélo, le bus, le train, la voiture ou, pour les marchandises, la fourgonnette et le camion.

À quand la conduite dite autonome?

Cela dépend de la définition donnée au terme «autonome». Au cours des cinq prochaines années, nous aurons déjà sur nos routes des voitures qui pourront prendre en charge – et qui le feront – certaines tâches «de manière autonome», par exemple la conduite en colonne sur l’autoroute, à condition que la législation le permette aussi. Mais si la question consiste à savoir quand une voiture sera capable de rouler de manière totalement autonome, quelles que soient les conditions, et ce, sans avoir besoin de conducteur prêt à intervenir rapidement, alors cela prendra beaucoup plus de temps, des décennies. Les exigences requises pour un véhicule autonome sont trop diverses: prise en considération de la météo, des autres usagers de la route, etc. Quiconque conduit aujourd’hui un véhicule équipé de capteurs de distance sait ce que je veux dire lorsqu’il conduit sur une route enneigée. Les composants de base tels que les capteurs ne fonctionnent alors plus. La conséquence pour un véhicule autonome: il resterait alors «automatiquement et de manière autonome» sur place, point.

Y a-t-il également de la place pour les voitures particulières à hydrogène sur le marché?

C’est le marché qui le montrera. Mais pour l’instant, à court et moyen terme, je ne crois pas que les voitures de tourisme à hydrogène vont s’imposer. Le bilan énergétique n’est, dans son ensemble, pas assez élevé pour cela et les véhicules électriques à batterie sont plus intéressants – même si les deux technologies ont chacune besoin de leur propre nouvelle infrastructure. Outre les véhicules électriques à batterie, ce sera plutôt le carburant synthétique, en tant que substitut neutre en CO2 de l’essence et du diesel, qui aura tendance à s’imposer. Avec l’avantage que l’infrastructure actuelle peut continuer à être utilisée et que le parc de véhicules existant peut lui aussi être exploité de manière neutre en CO2.

 

Auteur
Radomír Novotný

est rédacteur en chef du Bulletin Electrosuisse.

  • Electrosuisse
    8320 Fehraltorf

En quelques mots

Dino Graf est président d’e’mobile et chef du département Group Communication d’Amag.

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