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Nouveau centre pour muscles artificiels

Vers un système d’assistance cardiaque moins invasif

Le Centre pour muscles artificiels a été inauguré le 27 juin dernier à Microcity. Il permettra à l’EPFL, en collaboration avec l’Inselspital, l’Hôpital universitaire de Berne et l’Hôpital universitaire de Zurich, de développer un système d’assistance cardiaque moins invasif pour aider les cœurs en défaillance.

Un peu plus de six mois après la donation de 12 millions de la Fondation Werner Siemens, le Centre pour muscles artificiels a été officiellement inauguré le 27 juin à Microcity, Neuchâtel.

Le premier projet, planifié durant les quatre années à venir, consiste à développer un système d’assistance cardiaque moins invasif pour aider les cœurs en défaillance, conséquence ultime de nombreuses maladies cardiaques. Dans cette situation, seule une greffe ou un système d’assistance complexe permet de sauver les patients. La prothèse développée à l’EPFL, un anneau autour de l’aorte, n’entre pas en contact avec le sang, évitant notamment les problèmes d’hémorragie et de thrombose. Dans une deuxième phase, la reconstruction faciale viendra s’ajouter, qui permettra de recréer des expressions du visage ainsi que le development d’un sphincter artificiel à partir de la même technologie que celle du coeur.

Depuis l’annonce de la création du Centre en décembre dernier, celui-ci a véritablement pris corps. Dix personnes travaillent désormais au sein de l’équipe du Laboratoire d’actionneurs intégrés (LAI). «Notre système ne nécessitera plus d’intervention à l’intérieur du cœur. L’anneau placé autour de l’aorte et commandé par un système d’induction magnétique permettra d’aider le cœur à pomper. Cette méthode sera donc moins invasive que ce qui existe actuellement en matière d’assistance cardiaque», rappelle Yves Perriard, directeur du LAI à Neuchâtel.

Une technologie moins invasive

Plus concrètement, le dispositif imaginé se compose d’une série d’anneaux, conçus dans un matériau appelé Dielectric Electro Active Polymer (DEAP). Celui-ci a la propriété de se dilater lorsqu’une tension lui est appliquée et de se contracter lorsque la tension est relâchée. Ces réactions étant immédiates, elles offrent ainsi un mouvement de va-et-vient qu’il est possible de contrôler en temps réel. Un mouvement qui ne serait pas suffisamment fort sans le ressort de haute précision développé au sein de l’entreprise H2i à Cortaillod, avec laquelle le Laboratoire d’actionneurs intégrés collabore. «En décembre, nous savions déjà que le Dielectric Electro Active polymer seul ne suffirait pas» explique Yoan Civet, collaborateur scientifique au LAI. Raison pour laquelle a été développé, puis breveté, cet étonnant ressort en titane dont les lames font seulement 0,1 mm! En plaçant ce dispositif fait du ressort et du polymère autour de l’aorte, le cœur pourra ainsi être soutenu dans sa tâche de pompage.

Collaboration étroite avec l’Inselspital et l’Université de Berne

Le groupe de recherche du professeur Thierry Carrel, auprès de l’Artorg Center for Biomedical Engineering et la section de chirurgie expérimentale du Department for Biomedical Engineering de l’Université de Berne apporteront une contribution significative au projet. Thierry Carrel suivra l’ensemble de la première étape, échelonnée sur quatre ans. Au terme de celle-ci, et uniquement après que les tests sur banc d’essai auront validé la technologie, le chirurgien implantera ce système chez des animaux. À l’issue de cette phase, les chercheurs sauront si la technologie est viable.

Après le cœur, l’expression faciale

Le projet ne s’arrêtera pas à l’assistance cardiaque. En effet, dans une deuxième phase, sur dix ans à partir de 2022, le Centre pour muscles artificiels développera d’autres volets dans différents domaines. Notamment un projet de sphincter urinaire et un projet de reconstruction de la musculature faciale, afin de redonner des expressions aux personnes victimes d’accidents (comme les grands brûlés). Ce dernier sera développé avec Nicole Lindenblatt, de la Clinique de chirurgie plastique et reconstructive de l’Hôpital universitaire de Zurich.

27.6.2018

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