Rétrospective Consommation , Marché de l’énergie

«Nous avons assez discuté. Il faut agir.»

Année de jubilé

La Haute école d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD) a célébré ses dix ans d’existence par un cycle de manifestations. L’événement Énergie 10 a marqué la fin de ce cycle le 15 février à Yverdon. Plus de 250 participants étaient au rendez-vous.

La manifestation Énergie 10 était la dernière du cycle d’événements proposés à l’occasion de la célébration des 10 ans de la réunion des hautes écoles d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud. Chaque manifestation organisée au courant de l’année a mis en lumière une spécificité de l’école. La HEIG-VD rassemble des compétences d’ingénierie et d’économie d’entreprise. Aborder les défis énergétiques actuels nécessite une pluridisciplinarité et de nouveaux modèles économiques. Dans cette perspective, une filière en énergie et techniques environnementales a été fondée il y a cinq ans et le Pôle Énergies a été créé en août 2017 (voir interview à la rubrique Rencontre en fin d’édition). Après un discours d’ouverture de Catherine Hirsch, directrice de la HEIG-VD, et de Michael Fiaux, directeur opérationnel en charge des Hautes écoles au sein de la Direction générale de l’enseignement supérieur (DGES) du canton de Vaud, le prof. Hans Björn Püttgen, professeur honoraire EPFL et Georgia Tech (USA) a présenté les grands défis énergétiques au niveau mondial, en Europe et en Suisse.

Impact environnemental

Il a ainsi rappelé quelques faits et chiffres importants du monde de l’énergie, notamment le fait qu’aujourd’hui encore 1 millard de personnes n’ont pas accès à l’électricité et 2 millards de personnes n’ont pas accès à des sanitaires et à l’eau potable. Alors que la consommation mondiale d’énergie a doublé entre 1973 et 2015, elle a presque quadruplé en Chine. La consommation d’électricité, quant à elle, a quadruplé en Suisse pendant cet intervalle. Prof. Hans Björn Püttgen constate qu’en Suisse, nous discutons depuis des années et que le temps d’agir est venu. L’objectif principal est selon lui de décarboner l’énergie et nous ne pourrons pas l’atteindre sans donner une valeur au CO2. Une redevance carbone devrait être prélevée universelle-ment et redistribuée aux populations. Afin d’éviter les distorsions telles qu’on peut les voir actuellement sur le marché, les subventionnements d’énergies renouvelables devraient être accordés uniquement sur les investissements qui prévoient également du stockage. La Suisse ne peut pas externaliser son impact environnemental en comptant sur ses voisins pour importer de l’électricité produite principalement à partir du nucléaire ou du charbon.

Bernard Blez, directeur du Engie Lab Crigen (France), a parlé de l’énergie solaire, des différents moyens de stockage et de plusieurs gaz dits verts, tels que le biométhane ou l’hydrogène. Pour terminer la manifestation, une table ronde sur l’approvisionnement énergétique de la Suisse à l’horizon 2035, animée par le prof. Massimiliano Capezzali (HEIG-VD) a rassemblé Pierre-Alain Urech (Romande Energie), René Bautz (Gaznat), Pierre-Alain Kreutschy (Services des énergies de la ville d’Yverdon, SEY), le prof. Hans Björn Püttgen et Bernard Blez. L’importance de la mise en œuvre locale et de l’insertion territoriale des projets a été relevée.