Opinion Electrosuisse , Personnel , Éclairage

Mieux valoriser la lumière

L’éclairage ne se résume pas seulement à une question de prix

09.11.2020

Dans notre société, ce qui ne coûte rien ne vaut rien. Or, la lumière naturelle est intrinsèquement gratuite, ce qui la met dans une situation difficile. Même le fait qu’elle soit neutre en CO2 n’est que trop rarement valorisé.

Mais que se passerait-il si une valeur était attribuée, en francs suisses, à la lumière naturelle qui pénètre à l’intérieur d’un bâtiment? Une étude publiée par la société de conseil Wüest Partner révèle ceci: un bien immobilier au dernier étage profitant mieux de la lumière naturelle a une valeur de 10% supérieure à celle d’un bien situé à un étage ne disposant que de conditions lumineuses conventionnelles.

Mais comment évaluer l’apport en lumière naturelle? Étonnamment, jusqu’à récemment, cela n’était guère possible en Suisse, car il n’existait pas de méthode d’évaluation contraignante. Depuis l’année dernière, la norme suisse SN EN 17037 – L’éclairage naturel des bâtiments est en vigueur, mais elle reste encore peu connue des nombreux acteurs du secteur de la construction.

La situation est-elle meilleure du côté de la lumière artificielle? Cette dernière n’est certes pas gratuite, mais l’érosion des prix se poursuit. Les lois de l’industrie des semi-conducteurs régissent aussi le secteur de l’éclairage LED: plus la quantité est élevée, plus le prix est bas. La lumière devient de moins en moins chère, non seulement en ce qui concerne la production des luminaires, mais aussi lors de leur exploitation. Grâce à leur haute efficacité, les coûts énergétiques sont massivement réduits et les frais de maintenance liés au remplacement des ampoules appartiennent désormais au passé.

Mais l’éclairage ne se résume pas seulement à une question de prix: il faut aussi tenir compte de la qualité. Le développement et la fabrication de luminaires de haute qualité ne sont pas gratuits, une planification détaillée de l’éclairage non plus. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’il ne s’agit pas simplement de déterminer le nombre de luminaires nécessaire (planification quantitative), mais que la planification poursuit des objectifs précis en matière de conception lumineuse (planification qualitative). Le secteur a besoin de concepteurs d’éclairage indépendants et bien formés. Les honoraires des personnes qui travaillent à l’interface entre la technologie et la conception doivent enfin être définis plus clairement. La branche doit faire face aux défis et ne pas juste rester figée sous le choc.

 

Auteur
Prof. Björn Schrader

est directeur de Licht@hslu.

  • Haute école de Lucerne
    Ingénierie & Architecture
    6048 Horw

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