L’efficacité énergétique n’est plus une simple option
Une opinion sur l'efficacité énergétique
La transition énergétique est une pièce de théâtre mettant en scène d’innombrables acteurs et un objectif clairement formulé : zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici à 2050. C’est ce que prescrit l’Accord de Paris sur le climat. C’est ce que communique le Conseil fédéral. Le développement des énergies renouvelables, l’électromobilité et la digitalisation sont, entre autres, trois puissants instruments pour décarboner le secteur énergétique. Les énergies renouvelables agissent par exemple au niveau de la production, l’e-mobilité a prise sur la consommation – et la digitalisation est nécessaire afin que les secteurs puissent se coordonner pour former un système complexe.
Pour réussir la transition énergétique, l’efficacité énergétique n’est plus une simple option : c’est une obligation. Dans une voiture normale, seuls quelque 20 % de l’énergie fournie par de l’essence non renouvelable parviennent jusqu’aux roues – le reste s’évapore entre frottement et chaleur. Une voiture électrique valorise le triple de l’énergie et affiche ainsi un bilan d’efficacité bien plus élevé. Il faut également repenser le secteur de la chaleur, le deuxième gros pollueur après les transports. Les applications fossiles sont à remplacer, que ce soit par des pompes à chaleur ou par des chauffages au bois, neutres pour le climat. Le gaz conservera son importance, mais toujours plus souvent sous la forme de méthane renouvelable et d’hydrogène vert. Si nous encourageons l’électrification, les besoins en électricité grimperont ; les applications électriques doivent donc devenir plus économes.
Là aussi, l’efficacité énergétique est un atout majeur pour ralentir la hausse des besoins en électricité. C’est pourquoi nous devons abandonner l’époque des jardinets dont on prend soin chacun pour soi – ici, un peu de courant, là, un brin de gaz, là-bas encore, une touche de chaleur – pour que les effets de l’efficacité énergétique se déploient. Les secteurs du système énergétique doivent converger. Le résultat se manifeste dans l’efficacité énergétique globale : l’injection de courant estival n’est plus limitée ; on utilise le courant excédentaire pour la méthanisation ou la production d’hydrogène. Les temps où on laissait tourner les chauffages des voies ferrées sont révolus. Cela permet en outre d’aborder le problème du report saisonnier. Dans une ère post-fossile, nous devons faire grand cas de l’efficacité énergétique – autrement, la situation sera ingérable, tout simplement. Pensons-y la prochaine fois que nous nous rendrons à la pompe – pardon, à la borne de recharge.
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