L’AES simule l’avenir énergétique de la Suisse
AES Avenir énergétique 2050
Si l’on veut trouver quelque chose de positif à la crise énergétique et à la situation d’approvisionnement tendue en hiver, on peut dire que la sécurité d’approvisionnement y a gagné une valeur nouvelle. Des certitudes ont été ébranlées et nous apprenons à apprécier à quel point notre approvisionnement en électricité était jusqu’à présent fiable et bon marché. Reconnaître cela donne du mouvement dans la transition énergétique qui, pour l’instant, n’avançait qu’en rampant. Offensive solaire, procédures d’autorisation plus rapides, objectifs de réduction du CO2, 15 projets de développement de l’hydraulique: la liste des projets est longue et manifeste la volonté subite de lever enfin les blocages existant depuis des années dans la politique énergétique et d’agir sur différents fronts en même temps. Cette volonté affichée doit maintenant être suivie d’actes, car l’élan est douloureusement nécessaire. Le rythme qui semble soudain possible est approprié. En effet, une décision prise aujourd’hui ne signifie malheureusement pas que la construction se fera demain: les mesures doivent être implémentées aujourd’hui pour pouvoir déployer leurs effets demain et après-demain.
La Suisse veut atteindre, d’ici à 2050, un approvisionnement en énergie climatiquement neutre qui soit sûr. «Avenir énergétique 2050» simule à quoi pourrait ressembler un tel système énergétique global. Ce grand projet de l’AES, auquel ont contribué près de 70 collègues de la branche et de la science, présente différents scénarios pour l’avenir énergétique et climatique de la Suisse d’ici à l’année 2050. Par cette étude élaborée en collaboration étroite avec l’Empa, l’AES apporte une contribution compétente et scientifiquement fondée à la discussion sur la politique énergétique et à la poursuite du développement du système énergétique. Il s’agit de la première modélisation scientifique qui simule jusqu’en 2050 le système énergétique global de la Suisse en incluant différents secteurs et en tenant compte des pays voisins.
«Avenir énergétique 2050» présente différentes possibilités qui peuvent permettre d’atteindre les objectifs de politique énergétique et climatique, en incluant aussi les restrictions, les coûts et les conditions-cadre nécessaires. Les dimensions déterminantes sont «la Suisse par rapport à l’Europe énergétique» (isolée/intégrée) et «l’acceptation de nouvelles infrastructures énergétiques» (développement défensif/offensif). Il en résulte quatre scénarios pour notre avenir énergétique et climatique.
En fonction de la voie que prendra la Suisse parmi ces dimensions, les conséquences et les mesures nécessaires en termes de sécurité d’approvisionnement, de coûts et de durabilité varieront. Que se passe-t-il si, par exemple, l’acceptation de nouvelles technologies est élevée, mais que la Suisse n’est pas suffisamment intégrée dans l’Europe énergétique? Quelles répercussions cela a-t-il sur la production, les besoins en énergie, les technologies utilisables (telles que le photovoltaïque alpin, l’éolien ou l’hydrogène vert) et la dépendance aux importations? Les quatre scénarios ouvrent un champ de solutions et permettent des propositions hypothétiques (du type «si A, alors B»).
Parmi les quatre scénarios, quel est celui qui crée les meilleures conditions préalables pour la sécurité d’approvisionnement et pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques aux moindres coûts? Vous le saurez le mardi 13 décembre 2022 en consultant le site Internet de l’étude www.avenirenergetique2050.ch. L’AES communiquera alors les résultats de l’étude «Avenir énergétique 2050». Ce que nous pouvons d’ores et déjà dire: nous n’atteindrons absolument pas les objectifs énergétiques et climatiques si les conditions-cadre actuelles persistent. Cela n’est pas une nouveauté: c’est scientifiquement prouvé. Dans chacun des scénarios, la sécurité d’approvisionnement ne peut être garantie que si nous faisons davantage – pas juste un peu, mais de façon massive. Et ce, dès demain, et pour plusieurs décennies.
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