La station-service du futur
Dans un avenir proche, le parc automobile suisse sera en grande partie électrique. La technologie lithium tient pour l’instant le haut du panier, mais de grands constructeurs ont aussi misé sur les véhicules à hydrogène, des voitures électriques dotées d’une pile à combustible et d’une petite batterie tampon. Dans cet esprit, l’EPFL Valais a inauguré le 10 septembre à la Step de Martigny une station-service test équipée de deux bornes permettant de procéder d’une part à la charge des voitures électriques à batterie et, d’autre part, au remplissage des voitures à hydrogène. Truffée de capteurs, elle fournira aux ingénieurs les données nécessaires pour mesurer, comprendre et améliorer toutes les étapes de production, de compression, de stockage et de distribution du carburant afin d’optimiser son bilan énergétique.
«Le Valais est un terrain d’expérimentation idéal», explique Hubert Girault qui dirige le Laboratoire d’électrochimie physique et analytique (LEPA). «Il produit de l’électricité grâce à des énergies renouvelables comme le solaire, l’éolien et l’hydroélectrique et, en choisissant de la transformer par électrolyse, nous fabriquons de l’hydrogène sans aucune émission de CO2». L’hydrogène est en effet communément produit à partir de gaz naturel, un procédé qui dégage du dioxyde de carbone. Pour alimenter les deux bornes de la station, le laboratoire s’est équipé d’une mégabatterie capable de stocker 400 kWh. Reliée au réseau électrique, elle permet de stocker l’énergie, mais aussi de produire de l’hydrogène grâce à un système développé spécifiquement à Martigny.
Cette installation a pour but d’anticiper ce que les stations-service pourront être quand le parc automobile sera moins tributaire des énergies fossiles. «On pourrait imaginer de créer une flotte de taxis ou d’équiper les services ambulanciers car un plein d’hydrogène peut être fait en 3 minutes contre 30 minutes pour la technologie à batterie», conclut Hubert Girault.
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