L’avenir est électrique

«La mobilité électrique en crise», «Le véhicule à combus­tion vivra plus longtemps», etc. Ces derniers mois, cer­tains médias ont surenchéri de nouvelles dont la teneur était que le passage à la mobilité électrique prendrait encore du temps. Certains voyaient déjà la renaissance du véhicule à combustion en combinaison avec des carbu­rants synthétiques. En effet, le boom de l’électrique en Europe connaît un creux. Mais ceci constitue aussi le reflet des décisions prises en matière de subventions dans différents pays. Dans ces derniers, la demande a été encouragée artificiellement: les subventions plus élevées ont incité davantage de clients à opter pour une voiture électrique. La décision précipitée du gouvernement allemand de supprimer du jour au lendemain les subven­tions accordées, par exemple, a déstabilisé la clientèle et entraîné un véritable effondrement des nouvelles commandes.

C’est donc une bonne chose que la Suisse n’ait que peu subventionné la mobilité électrique. Ainsi, dans notre pays, les décisions en matière d’achat d’une voiture électrique n’ont jamais été motivées par des rabais, mais ont été prises par conviction. Même sans subventions, les deux voitures les plus vendues en Suisse l’année dernière étaient électriques. Actuellement, notre pays fait néan­moins aussi face à une certaine retenue dans les nouvelles commandes de voitures électriques – même si leur part est aujourd’hui plus élevée que celle des voitures diesel.

Si les acheteurs de la première heure étaient intéressés par la technique ou disposaient d’une solution de recharge à domicile, la mobilité électrique atteint aujourd’hui d’autres cercles de clients. Des questions se posent dès lors sur les possibilités de recharge, le prix d’achat ou le prix de revente. D’autres arguments entrent en jeu. Il est donc d’autant plus important d’élargir l’offre en matière de modèles et de faire progresser la mobilité électrique dans des segments de véhicules où elle n’est pas encore pré­sente: ceux des petites voitures, des voitures compactes, mais aussi des breaks classiques, qui sont surtout appré­ciés des clients ayant des flottes de véhicules – et aident ainsi les entreprises à atteindre leurs objectifs de durabi­lité. Cela en vaut la peine, car avec le mix électrique suisse et le développement prévu des énergies renou­vela­bles, la voiture électrique représente le moyen le plus efficace d’atteindre les objectifs climatiques suisses et, par la même occasion, de devenir moins dépendants des sources d’énergie étrangères.