Jumeaux numériques
Une opinion sur les modèles de systèmes, de machines et d’organismes
Dans la technique classique de régulation, on définit une valeur théorique pour l’état souhaité, on mesure l’écart par rapport à celle-ci et on réagit à l’écart, à la somme de l’écart au fil du temps et éventuellement au changement de l’écart.
Il y a plus de 20 ans, d’astucieux ingénieurs de l’ETH ont programmé dans un automate programmable industriel un modèle thermique de moteur de traction utilisé dans une locomotive suisse toujours populaire. Grâce à ce modèle, on était soudain en mesure de faire fonctionner la ventilation des moteurs en fonction des besoins. On a pu économiser tellement d’énergie que le retour sur investissement pour la mise à niveau des locomotives a été atteint en moins d’un an grâce aux économies des coûts d’énergie.
Grâce à la technique informatique actuelle, on peut désormais réaliser des modèles de systèmes, de machines et d’organismes si précis qu’on a commencé à les appeler des «jumeaux numériques».
Récemment, j’ai lu sur Internet que des chercheurs avaient relié un modèle mécanique de corps humain à un réseau neuronal, c’est-à-dire avec une sorte de modèle de cerveau. Par d’innombrables tentatives de marche virtuelles, ils ont conditionné ce cerveau jusqu’à ce qu’il soit en mesure de faire réellement avancer le modèle corporel.
C’est là que j’ai réalisé une chose: à l’avenir, tout aura un jumeau numérique!
C’est vrai qu’il est plus sensé de faire tomber des avions virtuellement plutôt que dans la réalité, jusqu’à ce que leur cerveau ait appris à voler. Ou, pour reprendre l’actualité: il vaut mieux que les voitures apprennent d’abord virtuellement à rouler sans accident sans avoir à faire cette «expérience» sur la route.
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