Opinion Electrosuisse , Organisation d'entreprise , Personnel

Diriger le savoir

Le savoir ne se possède plus

30.03.2018

La principale «matière première» de notre société de l’information actuelle est le savoir. Il s’accroît de plus en plus rapidement et l’époque des savants universels, comme a pu l’être Gottfried Wilhelm Leibniz au 17e siècle, est révolue depuis longtemps. Aujourd’hui, il semble que la société ait besoin de spécialistes!

Une autre tendance est la globalisation et la grande vitesse à laquelle les innovations doivent être créées et commercialisées. La planification devient de plus en plus difficile et, par conséquent, les «dirigeants» des entreprises sont également poussés à créer un produit réussi en collaboration avec les spécialistes.

Dans ce contexte, les modèles d’emploi statiques sont de plus en plus obsolètes. Dans certains cas, des équipes d’experts sont formées pour une mission concrète, puis se dissolvent une fois le travail terminé.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’entreprise de demain? Une entreprise peut-elle établir et maintenir de manière interne toutes les compétences spécifiques nécessaires? Y aura-t-il un jour une sorte de «société à deux classes» composée de spécialistes indépendants et de purs «dirigeants»?

La réponse est quelque part à mi-chemin: les entreprises ont besoin d’experts qui pensent comme des entrepreneurs et d’entrepreneurs qui sont aussi des experts. En outre, les entreprises en tant qu’organismes doivent être souples et ouvertes aux nouvelles connaissances, car «posséder» soi-même toutes les connaissances spécialisées est aujourd’hui déjà irréaliste.

En Suisse notamment, où les principaux innovateurs sont les petites et moyennes entreprises, le succès de ces dernières se décide dans une «War for Talents». De tels talents se caractérisent par un esprit ouvert, un savoir concret et un grand enthousiasme pour la nouveauté. Un changement de paradigme doit aussi être accepté: le savoir ne se possède plus, il se développe dans un réseau flexible qui échappe à un contrôle classique, dont les membres s’associent au cas par cas; la création des valeurs implique donc pour chaque cas l’association souple et ponctuelle des expertises nécessaires pour l’entreprise.

Auteur
Dr. Thomas Wettstein

est CEO d'Avectris.

  • Avectris AG
    5401 Baden

Commentaire

Quelle est la somme de 1 et 4 ?