Des ressources aux richesses humaines
Compétences professionnelles
À une ère où la société et son employabilité sont en pleine mouvance, la transition énergétique amène également son lot de défis et d’opportunités pour les employeurs de la branche électrique. Face aux compétences de demain qu’il s’agit de réinventer, certains revoient le concept de ressources humaines et inventent celui de richesses humaines.
Avec l’avènement de l’économie 4.0 et de la digitalisation, la société et son employabilité sont en pleine mouvance. Mais il ne s’agit pas du seul changement de paradigme. À l’heure de la transition énergétique et des changements de comportements en matière de consommation et de mobilité, la branche électrique est également mise au défi. Avec notamment le développement des énergies renouvelables, il est question de former les spécialistes de demain et de mettre la branche en réseau. Intégrer les nouvelles technologies, trouver le personnel qualifié : la transformation du système énergétique sollicite particulièrement les fournisseurs d’énergie. Là où s’ouvrent de nouveaux marchés, il faut repenser en profondeur ce qui existe.
Au cœur du changement, il y a l’individu. Il s’agit d’attirer ou de garder des collaborateurs qualifiés, que ce soit l’employé qui vit le changement de paradigme ou le jeune diplômé, avec ses nouvelles attentes. Pour accompagner ce changement, il y a la direction des ressources humaines (DRH), dont l’enjeu va résider dans sa capacité à analyser et anticiper les attentes au niveau des collaborateurs.
L’approche originale de Romande Energie
Ce n’est pas surprenant pour une entreprise énergétique de transformer des ressources en énergie. À force de panneaux solaires, d’éoliennes, de barrages ou de centrales à biogaz, elle crée des richesses à partir du soleil, du vent, de l’eau ou même de déchets. Ce qui est plus étonnant, c’est de se dire qu’une telle entreprise transpose ce modèle sur sa propre organisation. Chez Romande Energie, l’humain devient une « source d’énergie ».
On pourrait craindre avec cette image que l’on épuise la ressource, qu’on la vide de son essence, de sa richesse. Or c’est justement le contraire que prône le groupe dans sa communication. Il a, en effet, engagé une « Directrice des Richesses humaines », Madame Virginie Vasselon, pour mener à bien une transformation culturelle, dans le but de créer une culture d’entreprise plus participative, dans laquelle les richesses de chacun sont mises en valeur.
Au-delà des mots, il y a des mesures qui permettent de favoriser une utilisation plus marquée de l’intelligence collective en encourageant les collaborateurs à prendre plus de responsabilités, en leur fournissant des possibilités de formation et d’évolution et en leur donnant un environnement de travail agréable qui favorise une meilleure conciliation entre vie privée et professionnelle. Prendre soin de la richesse humaine pour créer une richesse d’entreprise, c’est ainsi qu’on pourrait résumer la démarche.
Mettre l’intérêt des individus au centre et favoriser ainsi une nouvelle culture d’entreprise propice à des idées novatrices est, sans aucun doute, une démarche originale. Il s’agira, avec le temps, de voir si cette nouvelle approche est efficace pour faire face aux défis de la branche. Car des défis, il y en a beaucoup. Face au manque de main d’œuvre qualifiée, il s’agit de motiver les jeunes et les moins jeunes à se lancer ou à se reconvertir dans les énergies renouvelables. Face au risque de pénurie, il s’agit de convaincre la population de la nécessité d’utiliser au mieux les richesses naturelles : pas seulement chez les autres mais aussi « dans son jardin » ; pas après des années de procédure mais immédiatement.
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