Opinion AES , IT pour EAE , Sécurité

Ce n’est que le début

Cybersécurité

28.05.2018

L’une des clés de l’amélioration de l’efficacité énergétique, thème central de ce numéro, c’est la digitalisation croissante. Mais celle-ci n’offre pas que des opportunités, elle nous expose aussi à des risques considérables: cybercriminalité, espionnage, sabotage, terrorisme, attaques militaires – il ne s’agit pas de visions d’avenir, mais de la réalité, déjà aujourd’hui. Au vu de ces questions urgentes, la Confédération a mis à jour la Stratégie nationale de protection de la Suisse contre les cyberrisques (SNPC) 2018–2022. Le groupe cible principal de la SNPC, ce sont les exploitants d’infrastructures critiques, et donc en particulier le secteur de l’énergie. Une chose est sûre: il n’existe pas de protection intégrale contre les cyberrisques. Au lieu de cela, «résilience» est le nouveau mot magique. La viabilité des infrastructures critiques doit être garantie également en cas de cyberincidents de grande ampleur. Ces dernières années, on a déjà étudié la vulnérabilité des TIC dans le secteur de l’électricité et du gaz, et des mesures ont été élaborées. Celles-ci doivent maintenant être mises en œuvre et continuer d’être développées.

Dans cette démarche, les fournisseurs d’énergie sont d’importance capitale, puisque ce sont eux qui prennent les mesures de protection effectives. Les systèmes de commande jouent alors un rôle particulier: ils commencent au niveau des systèmes Scada, dans les centres de commande des exploitants d’installation, et vont jusqu’au «manager» domestique, système qui contrôle, grâce à l’«Internet des objets», la consommation, le stockage et la production dans des installations décentralisées. Sans oublier que le soin avec lequel sont manipulées les données de tous types est d’une importance primordiale. Seul hic: pratiquement aucune entreprise n’est capable de formuler des mesures de protection de manière isolée. La situation de menace peut changer trop vite et les scénarios d’attaques sont trop complexes. C’est pourquoi nous devons analyser si et comment les fournisseurs d’énergie peuvent profiter d’une collaboration renforcée. Faut-il par exemple une plate-forme de communication, un point de contact unique pour la branche? Une coordination institutionnalisée adaptée pourrait apporter une réelle valeur ajoutée.

L’AES soutient d’ores et déjà ses entreprises membres grâce à des documents de la branche et à sa grande offre de formation touchant à ces questions. Mais ce n’est que le début de notre travail. Le thème de la «cybersécurité» va largement nous occuper, encore longtemps.

Auteur
Michael Paulus

est Responsable Réseaux et Formation professionelle à l'AES.

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